Adresse postale et siège social:
33 rue de la mairie
11300 Limoux
Courriel: gratilib@nonmarchand.org
Tel: 06 43 95 50 25
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, , . Dernière mise à jour 12/02/2020 10:15
Projet en quelques lignes.L'objet de l'association est de mettre en réseau des personnes - pas forcément nombreuses - se partageant, librement, sans argent et sans obligation de contre-partie, une partie de leurs ressources. Comment construire ce réseau ? L'idée est de multiplier et de connecter des "refuges", des "lieux de liberté" pour ceux qui ont décidé de vivre et de s'organiser sans argent, leur prodiguant l'essentiel des biens et services qui sont nécessaires pour vivre, et même plus... Ces refuges donneront un accès libre à la plupart des services fournis par le marché, ou par les services publics ; et ceci gratuitement, et de manière ouverte et horizontale1. Ils constitueront donc une alternative crédible et viable au marché et aux services étatiques. A terme, notre objectif est que chaque service ou bien marchand possède son équivalent non marchand, produit de manière réticulaire, non hiérarchique et désintermédiarisée. Gageons alors que partout, écloront des espaces de gratuité, des réseaux de don et d'emprunt, des médiathèques en réseau, des outilthèques, des objets nomades, des maisons non marchandes, etc., permettant de se vêtir (et de vêtir), bricoler, lire, se cultiver, etc., des réseaux d'activités non marchandes pour s'amuser, être dépannés, se loger, se déplacer, passer du bon temps ensemble sans argent, etc. A travers nos actions, nous espérons montrer que si cela ne peut se faire, et donc, si l'économie non marchande est si peu développée, c'est essentiellement à cause du manque de moyens qui sont mis à sa disposition. C'est une hypothèse sous-jacente à notre action. A cet égard, le site http://nonmarchand.org est un des moyens que l'association a initié, et qu'elle développe aujourd'hui, que ce soit à travers la diffusion d'informations (encyclopédies) et la mise en place d'une interface numérique, visant à faciliter les échanges non-marchands. Une autre hypothèse du même ordre qui sous-tend notre action, est qu'une économie non marchande peut se suffire à elle-même. Elle peut fonctionner avec ses propres règles, ses propres outils, ses propres systèmes incitatifs. Elle ne constitue pas forcément une économie annexe, complémentaire, de l'économie marchande, destinée à un public défavorisé ou idéaliste, ou encore, à quelques opérations de recyclage ponctuelles. Le projet de l'association s'inscrit aussi dans un cadre idéologique. Il s'agit de sortir de ce professionnalisme ambiant et barbant et de ce culte irrationnel du travail qui nous amènent à croire que seuls les professionnels peuvent bien faire (alors qu'on peut faire soi-même), que sans travail on est rien (alors qu'il y a mille et une autres manière de s'épanouir) et que rien n'est gratuit (alors que plein de choses le sont déjà et que tout peut potentiellement l'être). Un des buts fondamentaux de l'association: promouvoir la gratuité.La gratuité, c'est donner, prendre, libérer, récupérer, faire soi-même … Nébuleuse de pratiques, d'actions ponctuelles ou répétées, qui occupent et forment un espace : l'espace de la gratuité. Qui le forment ? C'est à dire, qui le produisent. Car là où le marchand semble avoir envahi l'intégralité de l'espace réel et symbolique ; là où le fait de donner sans rien attendre en retour, relève de l'inconcevable, de l'impensable, du fantaisiste ; là où l'idée qu'il soit possible de laisser des biens en libre accès réveille un cortège de : « c'est impossible », « on a rien sans rien », « les gens sont trop égoïstes » ; là où la gratuité paraît inerte, amorphe, déviante ; il faut aménager, produire, les lieux, les interstices, où la gratuité peut vivre, ou revivre, être repensée, réinventée, ou tout simplement, pratiquée, avec toutes les routines, les problématiques et les difficultés qui sont inhérentes à toute pratique. Zones de gratuité, jardins libre, autant de lieux où la gratuité perd, même si c'est temporairement, son caractère artificiel et irréaliste. Mais est-ce si surprenant ? Car la gratuité ne paraît irréaliste qu'en fonction d'un espace historiquement et culturellement situé : celui de la société industrielle qui modèle nos croyances et nos désirs. Et, tandis que dans les sociétés industrielles, on nie ou on confine la gratuité à des espaces marginaux, l'univers, au sens large, ne semble guère s'en soucier. Doit-on payer la nature, le soleil, les plantes... pour qu'ils produisent, pour en profiter ? Mettre en place un espace ouvert à la gratuité vise donc à un renversement de perspective : montrer les limites des croyances qui posent comme un fait, que la gratuité n'a pas lieu d'être, qu'elle ne saurait se penser en dehors du marché. En ce sens, il s'agit d'un projet de recherche sur le mode de l'intervention sociologique. En sachant que le but de cette recherche-action n'est pas de mettre en évidence les limites existantes de la gratuité, mais plutôt de rechercher les potentialités, les applications possibles, les formes sociales liées à la pratique de la gratuité ; explorer un champ d'actions, de pratiques, en comprendre les logiques, les ethnométhodes qui lui servent de sous-bassement. Réaliser une telle recherche suppose d'expérimenter le non marchand, mais aussi de le penser. Mettre en oeuvre et pérenniser des pratiques autour de la gratuité.Ceci peut se faire à travers diverses expériences concrètes, qui viendront se structurer et s'enrichir progressivement. Et l'idée est de s'appuyer pour cela sur l'outil informatique afin de développer et soutenir:
Effectuer des recherches sur la gratuité.
C'est à travers ces deux mouvements que l'association peut servir de plateforme de recherche-action sur la gratuité. En sachant, que la mise en oeuvre de cette recherche-action doit obéir à une logique participative et démocratique. Actions, structure associative et mise en oeuvre concrète.D'une manière générale, l'objectif de l'association est de promouvoir et développer les échanges non-marchands, en développant, initiant, promouvant et soutenant des outils et des structures partageant les mêmes finalités et qui ont recours, au maximum, à ces structures et à ces outils comme moyen d'action. Principe de cohérence entre les moyens et les fins qui s'applique également à l'association2. Ces structures sont construites sur le modèle de réseaux d'échanges non-marchands, ouverts, tendant à être décentralisés (bien qu'ils puissent être partiellement et ponctuellement centralisés). Présentation succincte des activités de l'association.L'activité de l'association comprend quatre volets
Les quatre activités s'inscrivent dans une démarche cohérente, au sens où elles se soutiennent mutuellement. Les différentes activités : revue détaillée.Activités de recherche et de promotion.Les activités de recherche sont détaillées dans ce texte. Développement des activités non-marchandes.Le développement des ces activités a une forte dimension de recherche et de promotion, dans la mesure où ces activités peuvent:
L'activité de développement repose en particulier sur la diffusion, le soutien et l'initiation de plusieurs types de structures (dont l'association n'assure pas la maintenance). Voici, en gros, trois des principales structures que nous soutenons. Les zones de gratuité.Les zones de gratuité sont des espaces nomades ou sédentaires, publics ou privés, dont la maintenance est, dans l'idéal, essentiellement assurée par ceux qui y participent. Ces zones peuvent être présentes dans un espace urbain ou rural. Leur fonctionnement repose sur la mutualisation des objets, et se déroule - dans l'idéal - comme suit :
On pose souvent la question de l'approvisionnement de telles zones. Il existe potentiellement plusieurs sources.
La zone de gratuité peut accueillir des objets de toute nature, mais tout indique que certains types d'objets sont plus facilement déposés dans la zone, très probablement pour plusieurs raisons, ils ont un turn-over important (ils sont rapidement usagés ou démodés), ils sont aisément transportables, ils s'inscrivent déjà dans des pratiques préexistantes de donations : livres, habits, bibelots, les personnes n'en ont pas d'usage, etc. Concrètement, une zone de gratuité abrite les objets suivants :
Un disque dur avec des objets numériques gratuits (sous licence libre) : films, photos, vidéos, textes, etc.
Les zones d'emprunt.La zone de gratuité peut également être complétée par une zone d'emprunt dans laquelle les objets sont déposés pour qu'ils soient empruntés, puis ramenés ensuite. L'appropriation de l'objet est donc, en principe, temporaire. Le site nonmarchand.org permet de lister les objets de ces zones, et en assure un suivi minimal (on peut indiquer un emprunt et un dépôt). Plusieurs formules sont possibles, dans le fonctionnement de la zone d'emprunt.
En fonction du type d'objets, une zone de gratuité peut avoir d'autres appellations : relais medias sdf, jardin libre, etc. Lieux et réseaux non marchands.Comment peuvent s'implanter les zones de gratuité et d'emprunt ? La question du lieu a son importance, car elle peut conditionner le coût de maintien et de création de ces espaces, et cela pour des zones ponctuelles ou des zones permanentes. Le tableau ci-dessous montre quelques-unes des différentes formules possibles5. Comme on le voit, la zone n'est pas forcément sédentaire, et il peut exister de très nombreuses formes possibles. Coupler la zone à un usage de l'objet peut probablement être intéressant pour faciliter son développement. Par exemple, un banc pour les livres, un séchoir public pour les habits, un atelier mécanique de rue pour les objets mécaniques, etc.
Le fonctionnement d'un réseau non marchand repose sur l'idée qu'il est parfaitement possible de décentraliser les zones, et de répartir ainsi la charge des coûts de maintenance qui leur sont associés, à partir du moment où l'on centralise un minimum les informations sur les zones, et les informations nécessaires à la circulation des objets et des ressources. Il fonctionne, pour ainsi dire, sur des principes assez proches des réseaux non marchands sur Internet, comme les réseaux pairs à pairs qui permettent de s'échanger des biens immatériels via les réseaux numériques. La charge des coûts de stockage est alors en partie supportée par les membres du réseau. Le fonctionnement des réseaux non marchands s'appuie sur des portails Internet. Chaque membre du réseau s'inscrit sur le réseau, et propose, chez lui, ou dans un lieu permanent auquel il a accès, de mettre à disposition des objets, qu'il souhaite soit donner, soit prêter. Il doit donc inscrire son adresse sur sa page Internet, ou via un logiciel de cartographie interactive, son contact, et éventuellement, ce qu'il propose. Il est à noter que le système peut s'étendre à des zones hébergés dans des lieux semi-publics, comme les cafés. La possibilité, de ce point de vue, d'emprunter des objets et de les ramener dans une autre zone aurait des avantages. En particulier dans le cas de voyages où il peut être utile de ne pas avoir à ramener un bien, comme une carte, un sac de couchage, une tente, etc. Les services ou activités non marchandes.Outre les zones de gratuité et la maintenance des réseaux de gratuité, l'association facilite et promeut des services ou activités non marchandes. Elle s'inscrit, de ce point de vue dans la promotion d'un ensemble de pratiques préexistantes mais considère que l'étendue de ces services ou activités non marchandes est sans limite ! L'association, de ce point de vue:
L'association facilite de tels échanges via plusieurs formules, en particulier, un site Internet. Démarche s'inscrivant dans deux configurations distinctes :
Dans le deuxième cas, l'association peut offrir un support matériel pour des activités non marchandes qui ont une finalité, ou plus généralement des effets, qui tendent à renforcer la promotion ou la mise en oeuvre de la gratuité. Ce renforcement peut se faire de plusieurs manières.
Les activités marchandes et les activités de maintenance.Les activités marchandes réalisées par l'association ont pour but exclusif d'assurer la réalisation des activités de maintenance et des activités de promotion et de recherche sur la gratuité. L'objectif est qu'à terme, les activités marchandes disparaissent totalement du fonctionnement de l'association, ou deviennent anecdotiques, et qu'elles soient entièrement réalisées de manière non-marchande. Il est important de bien préciser que le fait de participer aux activités non-marchandes, sous quelque forme que ce soit, n'oblige en rien à recourir aux services marchands fournis par l'association. En ce sens, il ne s'agit pas d'une gratuité « intéressée », qui viserait à augmenter des ventes, rendrait le consommateur captif, etc. Les services non-marchands sont accessibles, sans avoir recours aux services marchands. Les deux fonctionnent de manière indépendante. Hormis le fait que « le non-marchand finance le marchand qui finance le non-marchand ». Les activités marchandes sont de trois types :
Ces activités suffisent à assurer les activités de maintenance de deux manières.
Inversement, comme le montre le schéma ci-dessous, les activités marchandes proprement dites, peuvent générer des produits indirects, des « restes ». Ceux-ci peuvent alors servir à alimenter les activités non-marchandes. Par exemple, le service de restauration peut permettre d'alimenter une zone de gratuité à caractère alimentaire. En quoi consiste les activités de maintenance ? Concernant l'association, il s'agit pour l'essentiel :
Pour plus de renseignements, voir ce texte. Finalités.Poser la question de la finalité d'une telle association revient à poser celle de la finalité du développement de l'économie non-marchande, du moins l'économie non-marchande fondée sur la gratuité en réseau ou la gratuité fondée sur l'auto-production8. À quoi bon développer des activités non-marchandes, là où le marché remplit relativement bien son office ? De plus, pourquoi concurrencer des organisations proposant des activités similaires, qui permettent aux plus démunis de se procurer des biens à des prix très modiques, ou même parfois gratuits (Croix-rouge, Emmaüs, …) ? Par ailleurs, si, pour offrir gratuitement les biens et les services, pour assurer la maintenance des activités non-marchandes, il est nécessaire de ponctionner la zone, pourquoi ne pas revendre directement à un prix modique ? D'autre part, n'est-il pas infantilisant, déresponsabilisant, de fournir des biens gratuitement à des personnes en situation de précarité sociale ? Ne va-t-on pas ainsi les assister ? Autre question, en quoi l'impact écologique, le recyclage permis par les zones de gratuité et d'emprunt, diffère-t-il des activités marchandes similaires ? Enfin, de telles activités ont-elles un intérêt si elles ne sont pas utilisées pour « faire passer un message », pour « apprendre l'autonomie » à des acteurs qui doivent lutter contre le marché ? On pourrait donner de nombreuses réponses possibles à ces questions, en y répondant séparément. Questions qui, sous différentes formes, masquent des critiques plus ou moins justes. Par exemple, l'intérêt écologique des espaces de gratuité participatifs, comme les zones de gratuité, est de permettre une sensibilisation au gaspillage, en impliquant directement les donneurs dans l'acte de récupération. De plus, on peut supposer que le niveau de rotation est plus élevé si les biens sont gratuits – ce qui, en réalité, est loin d'être évident. Mais toutes ces réponses se construisent autour de discussions relatives à des critères d'efficacité, de « performance ». La question revient alors à déterminer si des systèmes d'échange non-marchands sont plus écologiques, sociaux, anti-capitalistes, politiques, etc. que les systèmes d'échange marchands. Encore un peu, et nous allons nous retrouver avec une batterie d'indicateurs visant à comparer les deux systèmes. Or, la principale justification qu'on peut donner est d'ordre éthique. C'est à dire que la liberté d'échanger des biens dans des circuits d'échanges non-marchands ne devrait en aucune manière être limitée par des considérations d'efficacité ou des considérations idéologiques parfois douteuses. Elle relève purement et simplement du domaine de la liberté individuelle. Nous avons le droit de donner et de prendre gratuitement, au même titre que nous avons le droit d'acheter et de vendre9. Et, la finalité qui nous anime pour donner ou prendre n'a pas à être prise en compte. Elle n'a même pas forcément à être divulguée dans un échange non-marchand. Les raisons pour lesquelles je veux donner gratuitement mes confitures à une personne qui souhaite les recevoir ne regardent que moi, ou, à la rigueur, la personne qui va les prendre. Je peux conférer à mon acte une finalité écologique (j'ai sauvé des fruits qui allaient se perdre, mais mon armoire est déjà pleine de confitures), une finalité sociale (je donne à quelqu'un qui est dans le besoin), une finalité politique (grâce à cet acte, je court-circuite le système capitaliste), une finalité ludique (j'aime faire les confitures, mais pas les manger !), une finalité intéressée (j'espère secrètement, en agissant ainsi, lier une relation avec cette personne, ou qu'elle me donne un jour d'autres confitures !), une finalité spirituelle (je distribue ainsi le mana de la confiture !), etc. En d'autres termes, la justification ne peut se faire par les finalités, puisque, dans un échange, chacun a ses propres finalités à échanger. La seule finalité de l'association est donc de promouvoir et de développer des structures qui facilitent les échanges non-marchands libres, au sens où ils sont effectués entre des personnes volontaires et consentantes, et de manière non-contrainte. En sachant que de telles structures sont aujourd'hui peu développées. Cela étant, si la finalité des échanges est intrinsèques, qu'en est-il des actions qui oeuvrent au développement des échanges non-marchands ? Il y a au moins trois motivations sous-jacentes.
1 La position de l'association n'en est pas pour autant anti-marchande ; partant du principe que chacun mène sa vie comme il l'entend et que le meilleur moyen de limiter l'expansion du marché n'est pas de lutter contre lui, mais de favoriser l'extension du non-marchand. ⇑ 2 Les moyens utilisés par l'association pour promouvoir ou développer l'économie non-marchande, doivent être cohérents avec cette même finalité: elle utilise au maximum des biens et services non marchands pour son fonctionnement, qu'elle produit elle-même, ou acquiert gratuitement (hébergement web gratuit, nourriture, par exemple). ⇑ 3 Pour plus d'infos, voir ce texte ⇑ 4 Ce qui revient à détourner une pratique courante dans l'antiquité romaine ! Celle-ci consistait à apposer un « sceau » sur l'objet renseignant sur le propriétaire. Mais le « sceau » indique, dans un cadre non marchand, soit que l'objet n'est pas « appropriable », au moins de façon permanente. En d'autres termes, qu'on ne peut en être propriétaire, soit que le propriétaire autorise son usage, sans limite, et sans imposer de contre-partie. Son appropriation doit se limiter, dans l'idéal, à la période d'usage. On peut dire alors, que l'objet est « libéré ». Il va acquérir une autonomie, de laquelle des usages différents peuvent découler, et très probablement, des techniques et des interactions entre les objets. Pratiquement, il peut s'agir d'étendre la pratique du passe-livre, ou de la licence libre, en précisant, si nécessaire, des pratiques de circulation non-marchande et d'usage sur le bien, ou à travers des textes pouvant être consultés à distance (sur Internet, par exemple). Il faut bien préciser, toutefois, que ces textes sont purement indicatifs. Ils n'ont pas de caractère contraignant. ⇑ 5 Il faudrait distinguer plusieurs formes de mobilité : mobilité des objets au sein d'une même zone mobile (dans un bus par exemple), mobilité d'une équipe qui organise des zones ponctuelles dans des évènements divers, avec des objets pouvant être variables. ⇑ 6 En ce sens, l'introduction d'un échange monétaire, qui se superpose à l'échange réel, visant théoriquement à créer une contre-partie compensatoire, est superflue et surtout génératrice de déséquilibres dans l'échange (l'un « offre », l'autre « demande »). De plus, il crée d'autres phénomènes : professionnalisation, apparition de contraintes dans l'échange, déplaisir, nécessité de stabiliser l'échange, nécessité d'offrir un bien remplissant certains standards, problème de la responsabilité, etc. ⇑ 7 Il existe en effet plusieurs manières, dans le cadre d'une circulation volontaire de biens entre des personnes, ou dont le caractère involontaire ne lèse pas la personne qui reçoit ou donne le bien, ou dans le cadre d'une création de biens, de parvenir à des échanges non marchands. D'abord, la personne peut faire elle-même, dans ce cas, elle n'est pas obligée de se le procurer sur le marché. Néanmoins, elle peut avoir besoin pour cela d'outils et de certaines connaissances. D'où l'intérêt des services et des biens mis à disposition par l'association. Notamment, la bibliothèque consacrée au DIY, les outils de la zone d'emprunt et les activités non marchandes consacrées par exemple à la cueillette de plantes sauvages. Ensuite, elle peut se le procurer gratuitement lorsque ce bien n'est pas approprié, et ne lui est pas destiné, et/ou n'est pas destiné à être donné. Par exemple, cueillette sauvage, récupération d'objets jetés, etc. Enfin, elle peut se le procurer via un don qui lui est soit destiné, soit qui est destiné à être donné: zone de gratuité, emprunt, don, etc. ⇑ 8 En excluant deux autres formes de gratuité : 1. la gratuité d'Etat, qui s'appuie sur la contrainte : prélèvement obligatoire, consommation obligatoire, etc., et dont la finalité, n'est que par hasard le bien-être collectif, 2. la gratuité marchande, dont la finalité est d'ordre lucrative (le cadeau bonux !). ⇑ 9 A condition, certes, que le don ou la réception d'un bien ou d'un service soit volontaire. Ici, on aperçoit en arrière-plan le rôle du Droit, et en particulier, des Droits germaniques ou romains. Qu'est-ce que la volonté ? On peut aussi se demander pourquoi le Droit favorise de manière aussi asymétrique l'appropriation marchande des ressources. Que se produirait-il, s'il facilitait au contraire la "désappropriation" des ressources. N'irait-on pas vers un partage des ressources plus équilibré ? ⇑ |
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